PRONAOS

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Professeur Bourremou

PRONAOS

 

 

Mes chers disciples, je vous écris d’un hôtel particulier où je me suis retiré pour quelques mois, suite à un malheureux malentendu avec l’administration fiscale qui a la dent dure ces temps-ci…

 

Enfin, après des semaines d’intenses négociations avec les colocataires et après avoir accepté de rendre certains services, j’ai enfin obtenu l’autorisation d’accéder à Internet pour vous écrire et poursuivre mon enseignement. Vous conviendrez que je suis prêt à payer de ma personne pour votre édification personnelle…

 

Aujourd’hui, donc, je vous parlerai de cette terrible affection qu’est le PRONAOS. Honteuse et souvent méconnue, cette affreuse maladie touche environ quatre pour cent de la population; excusez du peu ! Sachez donc qu’autour de vous, des personnes sont atteintes de ce mal: regardez bien !

 

D’origine mentale, psychologique, le PRONAOS est à chaque fois causé par un traumatisme subi durant la petite enfance. En effet, alors que le jeune bambin suce son pouce comme la plupart des enfants, un parent décide de le tarabuster pour lui faire perdre cette habitude bien innocente.

Le pauvre chéri se retrouve alors assis entre deux chaises hautes : le besoin de succion contrarié par l’envie de faire plaisir à ses parents. Survient alors un épisode schizoïde durant lequel l’enfant portera tout à sa bouche afin de ne pas pouvoir y faire entrer son pouce. Et puis une phase latente de quelques années suit, au cours desquelles le sujet ne semble pas garder de séquelles. Et puis un jour, paf ! L’adulte accusant la cinquantaine bien frappée se réveille un matin avec une bouche en cul de poule, les lèvres pointant en avant, semblant rechercher le pouce interdit, obéissant au subconscient révolté du pauvre individu qui n’y peut absolument rien.

 

Il n’existe aucun traitement, malheureusement. C’est pour cela que vous pouvez en voir à la télévision; ces stars que l’on dit à tort refaites et que l’on découvre avec une bouche déformée.

 

Certaines de ces pauvres victimes fortunées et sur le retour tentent de recourir à la chirurgie pour diminuer le phénomène, mais le résultat est à chaque fois décevant : Le cul de poule cède la place à la bouche de grenouille.

 

Concernant le nom attribué à cette terrible pathologie psychiatrique par les spécialistes eux-mêmes, il vous suffit de le prononcer devant un miroir pour comprendre…

 

Bon, la leçon est terminée car le règlement de mon hôtel est très strict sur les horaires. Il est l’heure de la douche et j’ai une savonnette à ramasser.

 

Bien à vous, votre dévoué docteur Bourremou.